Stephen King - Plus noir que noir

Ma première rencontre avec Stephen King m'a terrorisée, c'était avec le film "Shining" (1980) de Stanley Kubrick lors de sa diffusion sur la chaîne cryptée, Canal Plus. Je suis encore une pré-adolescence et ce film tiré du roman de l'auteur américain m'a fait peur, si bien que pendant des années je me refusais à le lire...mais lors de la parution en 2013 de "Docteur Sleep" (Albin Michel) - la suite de "Shining" - j'ai choisi, enfin, de découvrir son oeuvre pour devenir une lectrice inconditionnelle.

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4ème de couverture

"Vous voulez du plus noir encore ?

Tant mieux. Moi aussi.

Ce qui fait de moi votre frère de sang"

Stephen King

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch.

Albin Michel, 2025. Service presse.

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Cette présentation de ce recueil de douze nouvelles par l'auteur est clair : si tu veux lire du Stephen King pur, avec sa dose de frissons et d'horreur, tu peux ouvrir ce livre. Le titre "Plus noir que noir" résume le contenu : des nouvelles fantastiques, horribles, mais aussi -mais c'est rare-, plus "douces", du Stephen King dans tout son art de conteur qui captive son lecteur du début à la fin.

Douze nouvelles de différentes longueurs, douze pages de notes de lecture pour moi...voici les trois histoires que j'ai choisi de partager avec vous.

* La cinquième étape (2e nouvelle) : Harold Jamieson, retraité, lit chaque jour son journal dans Central Park. Un jour, un homme s'assoit sur le même banc et engage la conversation avec une demande particulière...

La fin de la nouvelle est glaçante, Stephen King nous amène progressivement à ce final que l'on reçoit comme un uppercut auquel on ne s'attend pas.

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* Willie le tordu est une histoire courte que j'ai résumé ainsi, à chaud, après ma lecture : "Une nouvelle sordide à souhait"... Willie est un garçon à qui il manque une case, pas de camarade, une famille qui ne prête pas attention à lui, sauf son grand-père qui lui raconte des histoires et sent la fin de sa vie approcher. Par contre, Willie aime les animaux morts...Cette nouvelle pourrait attendrit en voyant le garçon si proche de son grand-père, mais...avec Stephen King la normalité ne fait pas partie de son programme.

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* Le mauvais rêve de Danny Coughlin

"Ce qu'il y a de bien avec les mauvais rêves, songe-t-il en étalant la mousse, c'est qu'ils ne durent jamais longtemps. Ils sont comme la barbe à papa : ils fondent et disparaissent".

Dany Coughlin fait un rêve : une station - service abandonnée, un chien fouille dans la terre, une main qui apparaît...ce rêve l'obsède, il se rend sur les lieux pour s'assurer qu'il n'est pas réalité, mais...le chien est là, ainsi que la main qui sort de terre...il fait un signalement anonyme à la police. Très vite, les enquêteurs le soupçonnent, ils ne croient pas en son rêve. Le plus ancien des flics s'acharne...

Cette longue nouvelle digne à devenir -selon moi- une adaptation pour un téléfilm ou une série car elle vous tient en haleine jusqu'à la fin, on veut que Danny s'en sorte et en même temps on connait la jubilation de Stephen King à nous surprendre...

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Les autres nouvelles, excellentes également, naviguent entre la folie, le fantastique, la terreur...qui nous interrogent : comment aurions-nous réagi face à une telle situation ? Pourquoi une vie paisible se transforme, par une simple rencontre, en véritable cauchemar ? Connaissons-nous vraiment les personnes de notre famille, de notre entourage ?

Comme à son habitude, dans la Postface, Stephen King explique la genèse de ses nouvelles, comment il a fait évolué l'histoire car l'idée générale que l'on pose au début d'un projet d'écriture se transforme parfois en tout autre chose surtout quand l'écrivain, comme Stephen King, possède un pouvoir imaginaire débordant. Il écrit d'ailleurs : "L'imagination est vorace, il faut la nourrir...".

Plus noir que noir ne vous laissera pas indifférent.

Avez-vous un tire préféré de Stephen King ?